• "COURANTS AERIENS SENSIBLES" KEROUANTON

     Ce matin.

     

       "Quand le vent souffle à travers un bois de feuillus ou de conifères, il se divise au contact de chaque feuille, de chaque rameau, pour se refermer ensuite en engendrant de fines chaînes tourbillonnaires. En plus des grandes sommes de surfaces que représentent ses feuilles, la vie d'une forêt comprend aussi ces "feuilles d'air" qui se créent dans l'atmosphère ; ce sont pour ainsi dire les sillages des vraies feuilles ; chacune d'entre elles, et aussi chaque aiguille de sapin, provoque la naissance de ces "surfaces de démarcation" que nous avons décrites.

       Il se passe la même chose quand un oiseau, un papillon ou quelque autre insecte vole dans l'air ; là aussi, l'air est scindé en innombrables surfaces."  (Le Chaos sensible, Theodor SCHWENK, 1962, p. 119)

     


  • LA ROUTE, L’ESPÉRANCE... L'INCARNATION KEROUANTON

       Le 1er janvier 2022, vers 9 heures le matin.

     

       Outre des réflexions intéressantes aux Gaulois de France qui seraient oublieux d'eux-mêmes, Guy de La Fortelle, auteur de L'investisseur sans costume cite pour ses vœux de nouvelle année une pensée profonde et actuelle de Georges Bernanos.

        Philippe Guillemant donne à écouter Guilhem Caysac disserter à partir de la fameuse sentence de Rudolf Steiner sur la vaccination et l'âme en perdition.

       Et Baptiste Rappin enfonce le clou par le langage avec Ivan Illich...

       Je reviens donc "en arrière" - dans le temps chronologique de mes pages pour diapason au magnifique Vent de la nuit.

       Bonne année à chacun, courage et accomplissement !

     

       « Qui n’a pas vu la route, à l’aube entre deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’espérance. 

       L’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté.

      On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prennent faussement pour de l’espérance. L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme…

       On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. Le démon de notre cœur s’appelle « À quoi bon ! ». L’enfer, c’est de ne plus aimer. Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux. On ne saurait expliquer les êtres par leurs vices, mais au contraire par ce qu’ils ont gardé d’intact, de pur, par ce qui reste en eux de l’enfance, si profond qu’il faille chercher.

       Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir.

      Si l’homme ne pouvait se réaliser qu’en Dieu ? si l’opération délicate de l’amputer de sa part divine – ou du moins d’atrophier systématiquement cette part jusqu’à ce qu’elle tombe desséchée comme un organe où le sang ne circule plus – aboutissait à faire de lui un animal féroce ? ou pis peut-être, une bête à jamais domestiquée ? Il n’y a qu’un sûr moyen de connaître, c’est d’aimer.

       Le grand malheur de cette société moderne, sa malédiction, c’est qu’elle s’organise visiblement pour se passer d’espérance comme d’amour ; elle s’imagine y suppléer par la technique, elle attend que ses économistes et ses législateurs lui apportent la double formule d’une justice sans amour et d’une sécurité sans espérance. » 

    Georges Bernanos, 1945
     

  • LE VENT DE LA NUIT KEROUANTON

       Un roman, un film, un album musical portent le titre poétique...

     

          Fi des dates, des chiffres, des auteurs.

                        C'est la nuit qui appelle.

          On pressent l'intensité du cours à venir.

       Exaltation de cet air jubilatoire de fins d'après-midi ?

       Dans la cour, près des arbres, sur la route, dans un champ ?

       Entre deux bâtisses, longuement ascensionnel.

    Loin de la ville !

       Fraicheur, soulèvements. Issue-s.

     


  • FLAMME KEROUANTON

       Flamme baroque d'un feu de maison en janvier 2016, emportée, sculptée par les courants d'air.

        "La flamme semble analogue à un subtil organe sensoriel apparenté à l'oreille." Theodor Schwenk, Le Chaos sensible (1962, p. 121)

     

       La date du premier janvier clôt la période officielle de transition de l'automne à l'hiver, presque administrativement. La recrudescence de la lumière est amorcée. Le foyer va rester prépondérant face au froid, dehors se faire pressant (surtout les jours de redoux ou de soleil), les tâches sont si nombreuses à accomplir.


  • AZUR KEROUANTON

       Bout de ciel d'octobre 2016. Il est là et reviendra toujours différent.

     

       En ce jour de Noël, lumière et paix !