• REMEMBREMENT BRETON

    REMEMBREMENT BREIZH REVE

        Vue d'un reportage de 1967 (INA) en Bretagne lors d'un remembrement (enseignants.lumni.fr).

     

       Combien de fois ai-je entendu mon grand-père cultivateur revenir sur le remembrement ! La violence des faits subis en était le fond, les événements avaient définitivement marqué sa vie.

       L'intelligence ou l'écoute du ou des techniciens missionnés sur ses terres en aurait pourtant modéré les dégâts, plus ou moins radicaux ailleurs.

       Le remembrement implique démembrement, intelligemment tu par l'appellation officielle, l'opération finale seule mise en avant, entre connu et nouveauté - pleins de promesses.

     

    REMEMBREMENT BREIZH REVE

       nicoleetfelixlegarrec.com/photos/remembrement

     

       "Au cours des années soixante, l'une des manifestations les plus importantes de la modernisation agricole française fut la politique de remembrement, permettant la création d'exploitations de taille plus importante et organisées de façon plus rationnelle. Certaines régions ont ainsi connu une profonde modification de leurs paysages agricoles. Ce fut le cas de la Bretagne, où l'arrachage des haies et l'agrandissement des exploitations ont fait progressivement disparaître le bocage.

       Plusieurs instruments ont permis d'accélérer au cours des années soixante l'élimination des petites exploitations et la constitution d'exploitations de taille plus importante et plus compétitives, capables de faire face à l'ouverture des frontières (mise en place en Europe d'un marché commun agricole). La loi Pisani de réorientation agricole (1962) entraîne la création des Sociétés d'Aménagement Foncier et d'Etablissement rural (SAFER), disposant d'un droit de préemption sur l'achat des terres agricoles, afin de favoriser l'agrandissement des exploitations susceptibles d'être compétitives. Un fond d'action sociale pour l'aménagement des structures agricoles (FASASA) est également mis sur pied afin d'encourager un rajeunissement des chefs d'exploitation. Enfin, les groupements de producteurs et de coopérative sont encouragés avec la création des Groupements d'exploitation agricole en commun (GAEC).

       Toutes ces mesures ont permis d'intensifier le remembrement, qui progresse de plusieurs centaines de milliers d'hectares par an. La superficie moyenne des exploitations françaises passe de 14 hectares en 1955 à 20 hectares en 1970."

     

    REMEMBREMENT BREIZH REVE

    REMEMBREMENT BREIZH REVE

    REMEMBREMENT BREIZH REVE

       Remembrement à Douarnenez et Pouldreuzic : nicoleetfelixlegarrec.com/photos/remembrement

       "Nous sommes en 1972, en plein remembrement. Le problème prend une acuité particulière dans un pays de bocage comme la Bretagne massivement agricole, où fermes et champs sont de petite taille. (...)"

       + nicoleetfelixlegarrec.com/actualites

     

       "Le commentaire (du reportage de 1967 - INA, NDBR) insiste sur les enjeux du marché commun agricole : si de petites parcelles permettaient de nourrir la France, il faut que celles-ci s'agrandissent pour nourrir l'Europe. L'agriculture française doit donc dans ces conditions devenir plus compétitive et plus productive, ce qui passe essentiellement par une politique d'agrandissement des exploitations. S'il prend l'exemple d'un jeune fermier bénéficiant d'aides importantes pour s'occuper d'une exploitation de 30 hectares (prêts, subventions...), le reportage ne dit rien des personnes victimes du remembrement (petits agriculteurs à la tête d'exploitations non-rentables, exploitants âgés forcés au départ...)."

       Fabrice Grenard in enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000378

     

       Nota : Aujourd'hui, la France ne se nourrit plus elle-même et importe de grandes parts de sa consommation alimentaire, la moyenne des exploitations agricoles serait de 68 ha (avec la moitié de plus de 100 ha), et l'idée politique de spécialisations économiques par fortes centralisations ou concentrations productives semble vouloir s'imposer (ou l'être), au dam de l'indépendance et d'un milieu de vie humainement enviable (campagne accueillante, fertile, variée biologiquement).

       L'ensauvagement territorial (forêts peuplées d'ours et de loups !?) égrené de pôles urbains hyper-denses avec leurs zones d'approvisionnement attitrées (exploitations industrielles avec hors-sol intensifs plus ou moins proches, parfois très lointaines) dans un réseau commercial terrestre, marin et céleste sous surveillance (traçage  numérique, drones, satellites)... en étrange et horrifique vision futuriste ?

       D'autres perspectives existent, HEUREUSEMENT ! Tant de paysages intermédiaires doivent naître et renaître hors des villes tendances carcérales !

       Nota : la ZAN (Zéro Artificialisation Nette) s'avère à ce jour douteuse, voire contre-productive puisque vivre à la campagne, près, dans la Nature devient proscrit tandis qu'un terrain herbagé récréatif est considéré comme artificiel, un champ de panneaux solaire naturel !

       Interdire la construction en terrain vivant, l'aménagement de son sol, n'entre-t-il pas bizarrement dans la perspective décrite ci-dessus ???

       (Voir ? : foncier-agricole-et-enjeux-alimentaires...relations-villes-campagnes.)

     

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