AMBIVALENCES DE SAISON

   L'une des hirondelles revenues - en bas à gauche de la photographie  ! ce 8 avril 2024, en soirée.

   Cela commence par une virevolte d'hirondelles !

   Les locataires de la grange sont arrivées ce jeudi 4 avril, en leur lieu de nidification historique, précoces donc cette année.

   Les demi-pensionnaires de la vieille maison sont désormais attendues, elles qui à peine sorties du nid (supposition pour les parents) ont inauguré les poutres enfumées du plafond de l'édifice l'été dernier avec satisfaction semble-t-il. (Ont-elles, toutes jouvencelles, réussi leurs migrations ?).

   Les journées se saisissent des parenthèses de soleil et de disponibilité pour avancer au mieux les tâches nombreuses qui s'éternisent (à quand le badigeon sur les tailles des arbres, par exemple).

   Quelques événements émaillent l'attention entre coups de pluie et de vent qui lassent de leur répétition forcenée.

   L'ambiance est particulièrement ambivalente.

   Les lilas sous la pluie (08-04-2024).

   Sa présence était sûre, dans l'ancienne étable, dans les parages des croquettes à chat. C'est son corps inanimé que j'ai trouvé hier matin, le nez dans le petit caniveau : hérisson décédé, adulte de belle taille, visiblement (seulement) bien-portant (rondouillard).

   (...)

   Les buis en place depuis plusieurs années en parcelle sud sont tous atteints de pyrale... Leur sacrifice est inévitable sauf pour le plus jeune, encore peu grignoté : j'ai pêché par absence et confiance.

    Les passereaux dits amateurs de chenilles n'ont rien vu, ni consommé alors que leur réputation court : par manque d'habitude ?

   Cette hypothèse rejoindrait celle des poules mangeuses de frelons asiatiques dès lors qu'elles ont vu faire, ou que l'idée leur est apparue par une subtile opportunité... Indifférentes autrement devant un plat à disposition.

   Dois-je lever dans un arbre fréquenté par les mésanges l'un des buis encore en grignotage ?

   La préparation d'un répulsif est en cours. Méthode de type incinération isothérapeutique...

   Grains de chenilles carbonisées puis écrasées, dans une poêle hier. Odeur et cuisson peu amènes !

   État d'un buis d'assez belle taille juste sectionné et laissé en vue : chenilles discernables.

   L'ensoleillement exceptionnel (en apparition de l'astre comme en présence quotidienne) du champ de colza.

   Dans la grisaille qui s'obstine indéfiniment, le champ de colza  sollicite et réveille les regards.

   Les premières cultures observées après mon emménagement en 2012 furent choquantes et brutales : concilier cet horizon soutenu, les arbres en héritage avec des végétaux d'importation ont orienté les plantations nouvelles, les jeux de couleur et de volume pour fond (la démarche est comparable à celle consacrée au cytise, petit d'une floraison jaune également détonante), le résultat autre.

   A ce jour, en plus de réchauffer incontestablement ce qui se prolonge par trop (atmosphères dépressionnaires), il accompagne, guide ou conclut.

   Au coucher du soleil, les fleurs irradient. A leur lisière plus encore qu'en surplomb - aussi léger soit-il, leur nature très disciplinée, soldatesque, en massive armée, apparaît aussi.

   Le soleil printanier va-t-il enfin s'installer ?

   Sans faire craindre sécheresse et canicule ?!

   (Restez zen, avec recul amusé tant que possible... Observations, émerveillements, compréhension-adaptation devant les paradoxes, naturels de préférence, - intenses et généraux pour notre époque trop menaçante. Pluton en verseau, nous dit-on. Chaque choix, chaque humain, chaque projet portent demain, dès aujourd'hui présent. Influence, déterminisme, fatalité : poids, réalité, libre-arbitre.

   Morale en Breizh rêve !)

   Très beau printemps, à toi, ami-e du Village !